Allongé sur un banc d’Arval, je fais la sieste et délaisse ma planche à roulettes. Quitte à être fainéant, j’aurais mieux fait de rester avec le contre-ténor Andreas Scholl et les gorgées de grappa que je dégustais après le déjeuner, avec un ristretto.
En écrivant cela, je m’interroge sur le bal des langues qui valsent dans ma tête. Ainsi, j’ai écrit « gorgées de grappa » mais cela retranscrit mal ce que je ressens. Le verbe anglais « to sip » (boire à petites gorgées) correspondrait davantage, alors que « siroter » m’évoque les bruits de sucions que ferait un obèse teuton en aspirant un cocktail criard dans un club « all-inclusive ». J’ai également écrit « ristretto » alors que j’aurais voulu dire « ristrette », comme en Suisse. Seulement, cela cassait la suite Vivaldi-grappa-caffè. Et puis je parle d’obèse teuton, mais Andreas Scholl est allemand. On s’y perd, je ferais mieux de dormir, ou de remonter sur ma planche.
Par Foucauld
(Photo : Chadwick Tyler)
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